Que se passe-t-il ?
Au Royaume Uni, en Italie, aux USA… des populistes ont accédé au sommet de la gestion de l’Etat. Les anticipations des analystes sont moroses, voire sinistres.
En effet, il n’est pas besoin d’être grand clerc pour s’attendre au pire (Voir citation de Paul Krugman ci-dessous).
L’histoire est un éternel recommencement, dit-on.
Pourquoi ?
La question, que l’on pourrait se poser, est pourquoi les électeurs dans les pays démocratiques choisissent l’option apocalyptique?
Pourquoi le projet du Parti démocrate d’alors a été battu par le projet du Parti républicain ? Je ne pense pas que les Américains ont changé. Ils sont toujours républicains, démocrates et progressistes.
Les réponses sont multiples.
Les responsabilités sont partagées.
Cependant, les formations politiques traditionnelles et les élites politiques en endossent la part la plus importante.
Entre autres réponses, individuellement, comme collectivement, nous agissons dans certaines conditions impulsivement. Nous le faisons quand nous n’avons rien à perdre, en l’absence de perspectives...
Cela ne diminue en rien notre responsabilité d’avoir fait pareils choix. à moins que ça soit le seul recours pour se faire entendre. C'est un message que doivent décrypter les élites et Intelligentsia...
La déprime des intellectuels
Paul Krugman, prix Nobel d'économie et éditorialiste pour le New York Times, avait écrit en 2016 avant la prise de fonctions de Mr Trump (Selon ma lecture et ma compréhension, il est Professeur d'Economie) : «L’élection de Mr TRUMP n’est pas ma grande préoccupation… C’est certainement une mauvaise nouvelle... Mais les problèmes de l’économie mondiale ont des ramifications qui dépassent une élection présidentielle… Je suppose que nous devons nous estimer, d'une certaine manière, chanceux. Mais, en économie, comme en toute autre chose, un événement sinistre s'est produit…».
Il avait écrit : (lien)
Under any circumstances, putting an irresponsible, ignorant man who takes his advice from all the wrong people in charge of the nation with the world’s most important economy would be very bad news. What makes it especially bad right now, however, is the fundamentally fragile state much of the world is still in, eight years after the great financial crisis.
…
So we are very probably looking at a global recession, with no end in sight. I suppose we could get lucky somehow. But on economics, as on everything else, a terrible thing has just happened.”
Fi des conseils avisés !?
En dépit des conseils, des avis motivés, il a été élu, les garde-fous du système électoral étasunien n'ont rien pu faire.
Comment des idées, tels : la construction d’un mur aux frontières, le protectionnisme, l’isolationnisme, la manière d'appréhender le fait politique qui s’approcherait plus d’un show d'une émission de téléréalité de basse facture que des fonctions politiques, l’obsession de déconstruire ce qu’a construit son prédécesseur, pourraient être admises politiquement et socialement actuellement ;
alors que les américains, qui jusque-là sont mondialistes, progressistes, porteurs de valeurs, voyageurs, sont diamétralement aux antipodes de ce que véhicule le locataire actuel de la Maison blanche.
Des rapprochements sont à faire. Il y a d’abord la crise. Ces courants émergent souvent par la suite.
Ensuite et enfin les circonstances de la conjoncture.
Pour moi, les électeurs, par leur acte, ont adressé un avertissement aux élites, un mandat présidentiel ne représente rien à l'échelle de la vie d'une nation.
Aux intelligences américaines et internationales de revoir leurs copies.
Mot de la fin
On nous dit, qu’aux USA, les chiffres sont à l’opposé de ce qu’ont prédit la majorité des intellectuels.
Je répondrais que les allemands ont eu leur Volkswagen Coccinelle avant le grand désastre.
Nous ne payons rien pour attendre, en espérant que nos prémonitions se révèlerons erronées.
Les démocraties et l’humanité ont survécu à l’apocalypse « Nazi & Co ».
Elles viendront sûrement à bout des néo-populistes de gauche comme de droite, mais à quel prix… ?
L’avenir nous le dira.
______________________________*- En référence à : The Grapes of Wrath (Les raisins de la colère), roman du grand John Steinbeck.