Les instituts de sondage
Les estimations des instituts de sondage ont été très éloignées des résultats réels. Les erreurs d’estimation étaient manifestes, en terme de taux de participation ou d’approximation des scores des partis en compétition.
Les explications fournies par les représentants de ces entreprises d’opinion ne sont pas convaincantes. Expliquer les biais importants par l’abstention, c’est expliquer l’eau par l’eau (adage arabe).
De telles erreurs se produisent, entre autres, quand les échantillons ne sont pas représentatifs de la population étudiée.
L’abstention le grand vainqueur: Pourquoi se priver de son droit au vote ?
Le taux d’abstention au second tour des élections régionales 2021 (France entière) est d’environ 66%. Selon un sondage Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France et LCP-Assemblée nationale/Public Sénat, cette abstention s’explique essentiellement par la défiance envers la classe politique.
L’action des abstentionnistes, dans ce cas, est délibérée, elle vise à fragiliser les élus (es) politiques aux commandes.
Cette absetention est une position politique. Elle représente la volonté de ne pas cautionner un système considéré comme illégitime. D’aucuns y ont recours faute de mieux puisque le vote blanc n’est pas reconnu formellement. Une solution, pour lutter contre cet abstentionnisme, serait d’encourager le vote blanc en le reconnaissant légalement. Il y a une abstention dite involontaire qui ne prête pas à conséquence. C’est celle liée principalement aux erreurs, aux absences justifiées … Elle représenterait selon des estimations 10%.
La sociologie du vote propose diverses solutions pour lutter contre l’abstentionnisme. Le débat de rendre le vote obligatoire qui revient de manière récurrente, serait la solution de facilité. Pratique, dans des systèmes autoritaires, elle est contraire aux principes de la liberté individuelle, fondement du contrat social en France, à fortiori, dans le contexte d’une abstention motivée politiquement.
L’abstention, enfin, est une opportunité pour certains entrepreneurs politiques ; en effet, celle-ci est révélatrice du désintérêt manifeste pour la configuration partisane en place et de l'insuffisance de l’offre politique. L’électorat est , dans ce cas, réceptif à accueillir volontiers de nouvelles idées et de nouvelles élites.
La gauche et l'écologie plus fair-play
En PACA, l’écologie et la gauche se sacrifient et reportent leurs voix sur LR pour couper court à tout risque d’une victoire du RN. En Île de France et au même moment, la droite, avec Mme Valérie Pécresse, vide les mots de leurs sens en qualifiant la gauche unie « d’ennemie de la république ».
V. Pécresse : "Est-ce que vous voulez la République ou est-ce que vous votez contre la République ?"
La droite, du moins la tendance extrémiste nationaliste, adopte ouvertement, la tactique populiste qui consiste à déformer, parodier les mots et les concepts et excommunier les adversaires. Cette aile de la droite dans LR semble s'être émancipé de tout garde-fou contre l'extrémisme et vire cap pour la rhétorique populiste.
Xavier Bertrand, figure de proue d’une droite populaire et républicaine, qui mène un débat apaisant et serein, pourra-t-il remettre sa famille politique sur rail de l'universalisme et de la république ?