La percée spectaculaire des marcheurs était une conséquence. Leur génie était d’avoir pressenti la vague et d’en avoir été synchrones. Emmanuel Macron a vu juste en se démarquant des élites des appareils politiques.

Il scandait :

Je ne suis pas né dans l’élite parisienne et n’appartiens à aucune oligarchie. Je dois tout à mon travail…

Pour ne pas nommer ces appareils ankylosés par une alternance devenue ubiquiste, tant, dans la réalité, l’offre politique se confondait : Un PS qui « abuse » ses électeurs et sympathisants et un LR dont des membres dirigeants dépensent les deniers publics sans compter pour les proches et partisans et promettent les vaches maigres pour le peuple travailleur : Une stase cérébrale.

A contre-courant de cette vague, LR, dépourvus d’une grande partie de la crème de sa crème, qui ne pouvaient se permettre de rater cette vague, adoptent la posture du conservatisme, voire de l’extrémisme. Les défections paraissent presque comme des exclusions. Ceux qui étaient situés aux extrémités de la courbe de la distribution normale des tendances LR deviennent les maîtres du bateau "Les Républicains". Depuis 2017, cette métamorphose s’est incarnée en l’élection de Laurent Wauquiez à la chefferie du parti. L’accession d'Éric Ciotti à la fonction n’est que la confirmation du phénomène.

Quand bien même la décadence de ce grand parti politique, qui a donné à l’histoire politique française des noms illustres, serait amorcée depuis relativement longtemps, les dernières élections à la présidence LR sonnaient comme une vocation aux gémonies.

Miser sur l’extrémisme et le racisme en France, en plus d’être déshonorant partout, c’est faire preuve d'anatopisme et d’anachronisme en même temps, et plus grave encore, c'est méjuger les Français.