L'homme qui se prenait pour Napoléon 1 !
Dans son livre L'homme qui se prenait pour Napoléon, Professeure Laure MURAT essayait, si j'ai bien compris, de répondre à la question comment les malades mentaux et les fous interagissent, concurremment, avec les faits historiques.
Les termes exacts de sa question : Comment délire-t-on l'Histoire ? Elle a noté que par Histoire, elle entendait le déroulement des évènements, en particulier politiques, et non pas la discipline qui l'étudie et en fait le récit.
Les Cauchemars de l'histoire – Rêver sous le IIIe Reich de Charlotte BRADT
Pre Laure MURAT cite dans son livre le travail effectué par Charlotte BRADT (Rêver sous le IIIe Reich)qui, entre 1933 et 1939, collecta quelques trois cents récits de rêves d'hommes et de femmes, véritable “sismographe” des ravages du nazisme, dont l'action “malmenait les âmes” jusque dans le sommeil. Conçu comme un acte de résistance, Rêver sous le IIIe Reich illustrait pour la première fois , et au sens le plus strict, ce que l'on appelle ordinairement, au figuré, les cauchemars de l'Histoire.
Ces politiciens cauchemardeux instrumentalisent les sciences, la psychiatrie encore plus puisque à ce jour mystifiée. Il est à noter que ces gens pour durer indûment “dans leurs fauteuils” utilisent toutes les ruses de l'inculture...
Accès morbides concomitants des bouleversements politiques et sociaux
Quid des malades mentaux dans tous ça; comme les autres malades, ils voient leurs états s'aggraver à cause de ces faits péniblement marquants et de ces personnes cauchemardeuses jusqu'au point où ces patients voudraient être Napoléon, précédemment, ou Sarkozy, actuellement, pour apporter soulagement à leur concitoyens.
Philippe Pinel à l'hôpital de Bicêtre 2
Phillipe Pinel, psychiatre pionnier et médecin chef de Bicêtre dresse des statistiques sur les thèmes de délire des patients en 1793 catégorisées comme suit :
- Chagrins domestiques : 33,75%
- Chagrins amoureux : 10%
- Dévotion et fanatisme : 25%
- Evènements de la révolution : 33,75%
Il n'est pas besoin d'être grand clerc pour voir tout de suite que les faits publics sont une cause première de l'exacerbation de ces manifestations morbides.
Démystifions, d'abord !
Les maladies mentales sont simplement des maladies, dans le sens d'altération de la santé, au même titre qu'une grippe ou une diarrhée.. .
Catherine TOBIN, journaliste spécialisée en santé, écrit à propos de son livre la schizophrénie 3 que son objectif : … J'ai cessé de détester mon frère lorsque j'ai compris qu'il souffrait, que sa violence et ses propos incohérents relevaient davantage d'une maladie que de comédie ou de méchanceté
Le livre est né de cette prise de conscience. Son objectif est d'aider à comprendre celui ou celle qui souffre de schizophrénie et d'offrir aux familles des réponses aux multiples questions qui les assaillent. Puisse-t-il contribuer à limiter le nombre d'années perdues dans l'incompréhension et la solitude.
Pourvu que ça dure! Dirait Jean-Yves Lafesse...
Les avancées sociales font que ces maladies commencent, maintenant, à être appréhendées différemment. Pourvu que ça dure! Dirait Lafesse ...
La psychologie traite les troubles de l'humeur, la médecine du travail, le burnout... La psychiatrie, une branche de la médecine, les maladies mentales proprement dites...
Comme toutes les autres, elles sont traitables et guérissables, ce n'est pas une fatalité, nous en sommes tous potentiellement vulnérables...
L'appréhension rétrograde de ces affections par la culture urbaine fait que des malades cachent leur état de peur d'être rejetés socialement et professionnellement. Ces états de souffrance, dont ils sont les premières victimes, risquent de dégénérer à chaque occasion pénible et stressante. Il est temps que cette inculture cesse...
… A suivre...
_____________ 1- L'homme qui se prenait pour Napoléon. Pour une histoire politique de la folie. De Mme Laure MURAT, Professeure au Département d'études françaises et francophones de l'Université de Californie-Los Angeles . Edition Gallimard. 2011
2- Ibid., p. 82
3- La schizophrénie de Catherine TOBIN. Editions ODILE JACOB 1998
NB : Le dessin de Plantu est sorti de son contexte pour les besoins de mon poste. Que l'auteur veuille bien m'excuser.